Les nombreuses expériences scéniques et un travail régulier nous ont permis de développer de nouveaux morceaux et d’envisager des arrangements dans lesquels tour à tour les choix nous mènent vers un enrichissement ou une simplification, vers la sophistication ou l’épure, vers l’efficacité ou hors des sentiers battus. Une autre manière de concevoir la dynamique de scène est en jeu, portée par nos expériences. La danse reste un fil rouge; elle est la contrainte qui libère la création et qui peut ensuite disparaître dans l’écoute.

Après le travail pour bâtir le répertoire nécessaire aux concerts, le premier album Cercaires d’Òc / Chercheurs d’Or (2015) a été l’occasion de donner corps aux productions.
Il a reçu de très bonnes critiques et a largement permis de faire voyager nos musiques, tant par les diffusions radio que comme support de promotion pour diffuser le spectacle.

Cette nouvelle création se situe résolument dans ce courant particulier des « musiques actuelles » que nous aimons à définir comme « musiques trad’actuelles ».

Le travail de studio, allongé d’une année entière par la situation sanitaire, nous a permis d’approfondir encore des choix d’arrangement, d’améliorer la qualité d’écoute et de communiquer entre nous sur le sens de notre travail. Il a constitué une phase indispensable, déjà ressentie par chacun pour d’autres productions mais qui a pris cette fois-ci un sens impérieux, une importance vitale. Chaque prise nous a poussé dans nos retranchements, d’équilibre en expérience, et nous a aidé à progresser, à associer exigence et création.

Au-delà de ces considérations somme toute égoïstes, il est question de la qualité de ce que le groupe peut offrir à son public, du respect qu’on doit aux gens qui viennent retrouver dans nos concerts les intentions que nous avons mises dans nos musiques, les messages aussi qui parsèment des textes dans lesquels les chocs des sonorités participent à la musique.
Il est aussi question de ces danseurs qui viennent rechercher dans des airs musicaux, créés pour accorder les pieds aux pas, des moments de partage d’énergie en groupes, ou de communication sensuelle en couple.
Il est également question de cette langue occitane qui plante ses racines dans les mélodies tressées autour de sa sonorité. Porteuse d’histoire, elle fleurit dans les brumes de l’aujourd’hui et répand le parfum volatile du devenir. Elle est force et fragilité, douceur et rudesse, rêve et lucidité. Elle est moderne parce qu’elle ne veut pas l’être, elle s’affranchit des modes pour se vêtir de sens. Bien au-delà de la conservation, la faire résonner est une manière de réinventer un univers actuel original où la mélodie de la langue entre en symbiose avec celle de la musique.